Collection de boule d'escalier «Scalaglobuphile»
Je suis l'un des rares collectionneurs de boules de rampe d'escalier à Bruxelles. Depuis plus de 25 ans, j'ai essayé de réunir les différentes boules de rampe d'escalier réalisées entre 1840 à ce jour. Ma collection comporte plus de 1200 pièces en verre, en cristal, en bronze et en bois.
Des pièces d'exceptions complètent ma collection telles que: les boules de Clichy, de Saint-Louis, de Vonech, de St-Mande, de Baccarat, de Murano etc. ainsi que celles d'artistes actuels mondialement reconnus.
Mais ces dernières années, la réglementions sur le plomb impose des contraintes et le nombre de cristalleries diminue.
L'historique
Concernant l'historique de la confection de ces boules, le cristal est un mélange de silice et de 24 à 32% de plombs, chaque cristallier à sa formulation.
Il existe autant de variétés de cristaux que de fabriquants. Plus il y a du plomb et plus le cristal a de l'éclat.
Le cristal est plus lumineux que le verre et plus tendre car il contient moins de silicium.
La deuxième étape consiste à tailler finement et à polir la boule avec des outils diamantés.
Le tailleur peut créer des effets de lumière en créant des formes géométrique dans une deuxième couche de cristal coloré placé en surface : on les appelle « overlay ».
A ce jour, il n'existe pas d'école pour la formation et la réalisation de boules d'escalier et de presse-papiers. Ce sont des artisans verriers qui les réalisent en complément de leurs créations.
C'est au XIX ème siècle que s'est répandu ce décor spécifique de la rampe d'escalier, détail qui apparaît comme un point d'orgue pour terminer le poteau, le pilastre ou le balustre.
Cela put se produire dès lors que les escaliers cessèrent d'être encloisonnés et qu'ils se libérèrent en quelque sorte de la « cage » les enfermant dans les murs porteurs dont ils étaient solidaires.
Quand vers le XVIème siècle apparut le limon, c'est-à-dire le soutien des marches du côté vide, puis la rampe en cuivre ou en bois, il fallut trouver une terminaison esthétique satisfaisante et c'est ainsi que sont apparus les premiers ornements.
Ce fut tout d'abord à l'extérieur, pour les escaliers de jardin, des boules ou des urnes en pierre ou encore des bourgeons en fonte noire, peinte en trompe l'œil, ou émaillée.
Mais c'est surtout à l'intérieur des demeures que le thème s'est développé dans de multiples créations avec des matériaux de plus en plus raffinés, jusqu'à atteindre le plein épanouissement au XIXème siècle, une époque particulièrement propice pour les décors « riches ».
L'esthetique
Au-delà de l'aspect ornemental, s'ajoutait une raison pratique à la présence de ces boules : celle de cacher une fixation nécessaire de la rampe au balustre de départ.
La fixation implique deux difficultés : la solidarisation de la boule dans son socle en cuivre et celle d'un écrou dans un socle creux.
Pendant des décennies, on a employé pour ce faire le plâtre de Paris.
La fixation n'était pas assez solide et les collectionneurs peu scrupuleux ont pu hélas faire largement leur choix parmi les petit chefs-d'œuvre :
il existe aujourd'hui des enduits de rebouchage ou de mastic polyester (Cosmofer, Sinfofer, par exemple) qui permettent de noyer le filetage du balustre dans le mastic et d'obtenir ainsi une fixation plus résistante qui rend le vol moins expéditif.
Le fondeur A.G. F.C PARIS et d'autres ont réalisé la majorité des bases en bronze depuis plus d'un siècle, ces socles en bronzes ont servis quasiment à tous les fabricants et artisans de boules de rampe.
Une grande diversite
Elle n'a d'équivalent que celle des escaliers eux-mêmes. La boule a d'abord été en cristal massif pur et limpide, puis taillé.
Les grandes cristalleries françaises comme Baccarat et Saint-Louis ont produit de véritables œuvres d'art dont les facettes captaient les irisations bleutées de l'éclairage au gaz.
Puis la boule s'est ornée à la manière des verreries de Bohème, alternant la transparence des parties taillées avec les aplats de verre coloré. On a pratiqué ensuite l'inclusion de motifs « millefiori » à la « façon de Venise », comme pour les sulfures presse-papiers.
L'opaline, du verre ou du cristal aux reflets irisés très utilisé au XIX ème siècle pour les vases et les luminaires, la faïence de Delft, la Porcelaine de Paris, le bronze doré et les marbres noirs ou de couleur polis comme des miroirs, ont donné de très belles pièces.
Aujourd'hui, seuls les modèles les plus simples de forme ovoïde ou ronde en laiton (plein ou creux) et les boules en bois précieux, comme la racine de thuya, en verre ou en céramique sont restés en place. Les plus belles pièces ont disparu.
Bien avant cela, le XIXème siècle avait vu l'art du cristal se développer, et la France devenir spécialiste des presse-papiers, même si l'Italie et le Royaume Uni avaient essayé de la concurrencer.
La première manufacture à en produire fut celle de Saint-Louis, qui réalisa ses premières pièces vers le milieu du XIXème siècle (1845).
La verrerie Sainte Anne de Baccarat l'imita ensuite (1846), puis vint le tour de la manufacture du Clichy (1849).
La manufacture du Whiterfriars (Royaume-Uni) avait pris un peu de retard et ne sortit les premières boules en verre qu'en 1855.
Actuellement, certaines verreries imitent encore l'art de ce siècle, comme la manufacture Perthshire, créée en 1968 au Royaume-Uni, qui produit de superbes boules artisanales dans le style français du XIX ème siècle.
Je reste a votre disposition pour toute information pour expertise, échange, achat et vente.
Cordialement,
Andon's musée de boule d'escalier à Bruxelles